Soybean trade and imported deforestation - Bibliothèque Europe-Amérique latine (REDIAL-CEISAL)
Thèse Année : 2024

Commerce du soja et déforestation importée

Soybean trade and imported deforestation

Léa Crepin
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 1417482
  • IdRef : 280429088

Résumé

The growth in international soy trade is giving rise to mounting concern about its impact on deforestation, and consequently on climate and biodiversity. The role of foreign consumers through their demand for agricultural products is crucial, revealing the considerable weight of foreign trade in deforestation. These findings mark a shift in the way we approach deforestation, from a local resource management issue to an international concern. The concept of imported deforestation illustrates this change in perspective. This thesis aims to shed light on the links between trade and deforestation by focusing on the soy trade in Brazil. Using an empirical approach, it explores these links at different levels of the supply chain, from upstream to downstream.The first chapter analyses production and export decisions by examining the effects of a Brazilian forest conservation policy on the soy sector. In 2008, the government drew up a list of municipalities most vulnerable to deforestation in order to target efforts to prevent and control deforestation. We draw on this quasi-natural experience to estimate the collateral impacts of this policy on the soy sector and changes in land use. This research question addresses the tensions between nature conservation, economic development and international competitiveness in an agricultural context. To answer this question, we use double difference and synthetic generalized control methods. Our results indicate that the soybean sector has benefited from the policy in terms of land use, production and exports.In a world where disruptions to global supply chains are becoming increasingly frequent, it is essential to understand how these chains adjust. The second chapter of this thesis looks at how soybean supply chains in Brazil respond to local supply shocks, using droughts as an example. The results indicate that these shocks lead to a reduction in soybean yields, production and exports at the level of the producing municipalities. Although transactions with exporting firms may be affected at the intensive margin, this does not necessarily affect the existence of relationships between suppliers and buyers. Exporting firms exposed to these shocks show, on average, some resilience by increasing their purchases from other unaffected suppliers. This raises questions for policies against imported deforestation, particularly with regard to market concentration, frictions in supply networks, and the risks of relocation to other suppliers.Finally, the third chapter investigates the credibility of demand policies in the fight against deforestation linked to soy production, by analysing the links between foreign demand and production, and drawing implications for deforestation. We find a positive average elasticity of soy exports with respect to foreign demand, which confirms the effectiveness of demand-side policies. However, this average response conceals heterogeneities among exporters and among Brazilian municipalities. Export elasticities and the potential for soy expansion are positively correlated, meaning that the places where exports respond strongly to demand are also those where there are still large areas of forest. Thus, many municipalities have a high potential for reducing deforestation. From this perspective, it is reasonable to expect that demand-side policies will help to slow deforestation in Brazil.
L'essor du commerce international du soja suscite une inquiétude croissante quant à son impact sur la déforestation, et par conséquent sur le climat et la biodiversité. Le rôle des consommateurs étrangers par le biais de leur demande de produits agricoles est crucial, ce qui révèle le poids considérable du commerce extérieur dans la déforestation. Ces constats marquent un changement dans la manière dont nous abordons la déforestation, passant d'un problème de gestion des ressources locales à une préoccupation internationale. Le concept de déforestation importée illustre ce changement de perspective. Cette thèse vise à éclairer les liens entre commerce et déforestation en se focalisant sur le commerce de soja en provenance du Brésil. À travers une approche empirique, elle explore ces liens à différents niveaux de la chaîne d'approvisionnement, de l'amont à l'aval.Le premier chapitre analyse les décisions de production et d'exportation en examinant les effets d'une politique brésilienne de conservation des forêts sur le secteur du soja. En 2008, le gouvernement a établi une liste des municipalités les plus vulnérables à la déforestation pour cibler les efforts de prévention et contrôle de la déforestation. Nous utilisons cette expérience quasi-naturelle pour estimer les impacts collatéraux de cette politique sur le secteur du soja et les changements d'usages des sols. Cette question de recherche permet d'aborder les tensions entre conservation de la nature et compétitivité internationale. Pour y répondre, nous recourons à des méthodes de double différences et de contrôle généralisé. Nos résultats indiquent que le secteur du soja a bénéficié de la politique en termes d'utilisation des terres, de production et d'exportations.Dans un monde où les perturbations des chaînes d'approvisionnement mondiales deviennent de plus en plus fréquentes, il est essentiel de comprendre comment ces chaînes s'ajustent. Le deuxième chapitre de cette thèse se penche sur la manière dont les chaînes d'approvisionnement en soja au Brésil réagissent aux chocs d'offre locaux, en prenant pour exemple les sécheresses. Les résultats révèlent que ces chocs entraînent une diminution des rendements, de la production et des exportations de soja au niveau des municipalités de production. Bien que les transactions avec les entreprises exportatrices puissent être affectées sur la marge intensive, cela n'impacte pas nécessairement l'existence des relations entre fournisseurs et acheteurs. Les entreprises exportatrices exposées à ces chocs montrent, en moyenne, une certaine résilience, en accroissant leurs achats auprès d'autres fournisseurs qui ne sont pas affectés. Cela soulève des questions pour les politiques contre la déforestation importée, notamment en ce qui concerne la concentration du marché, les frictions dans les réseaux d'approvisionnement, et les risques de délocalisation vers d'autres fournisseurs.Enfin, le troisième chapitre évalue la crédibilité des politiques de demande dans la lutte contre la déforestation liée à la production de soja, en analysant les liens entre demandes étrangères et production, et en en tirant des implications pour la déforestation. Nous constatons une élasticité moyenne positive des exportations de soja par rapport à la demande étrangère, ce qui confirme l'efficacité des politiques centrées sur la demande. Cependant, cette réponse moyenne dissimule des hétérogénéités entre les exportateurs et entre les municipalités brésiliennes. Les élasticités des exportations et le potentiel d'expansion du soja sont positivement corrélés, ce qui signifie que les endroits où les exportations réagissent fortement à la demande sont également ceux où il reste encore de vastes étendues forestières. Ainsi, de nombreuses municipalités présentent un potentiel élevé de réduction de la déforestation. Dans cette perspective, on peut s'attendre à ce que les politiques basées sur la demande contribuent à ralentir la déforestation au Brésil.
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Origine Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-04704406 , version 1 (20-09-2024)

Identifiants

  • HAL Id : tel-04704406 , version 1

Citer

Léa Crepin. Soybean trade and imported deforestation. Economies et finances. AgroParisTech, 2024. Français. ⟨NNT : 2024AGPT0004⟩. ⟨tel-04704406⟩
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