Les contours de l'expérience de la grand-parenté se sont modifiés du fait de la longévité accrûe des parcours de vie dans une famille multigénérationelle, et du fait des normes qui s'élaborent à propos des " manières de faire " aujourd'hui dans la parenté (autonomie attendue entre générations et négociations sur les places d'hommes et de femmes). Au cours de la retraite, l'exercice de ce rôle est susceptible de se modifier du fait de différents éléments (temps disponible, autres sollicitations familiales ou sociales, avancée en âge des grands-parents et des petits-enfants, dynamique du vieillissement, composition et l'organisation du ménage). L'importance du contenu donné aux manifestations de ce rôle peut surprendre. La réduction des échanges avec certains petits-enfants interroge également. L'analyse examine en quoi la grand-parenté s'établit sur le mode de l'électivité et des affinités, partageant une dynamique commune à d'autres liens de parenté. Elle montre aussi en quoi cette relation se construit sur des normes partagées, le plus souvent en faveur de la consolidation d'un sentiment d'appartenance familiale. C'est le cas lorsque la plus jeune génération s'approche de l'âge adulte et se met en relation avec ses grands-parents sans la participation de la génération des parents. Une analyse des formes de confiance qui circulent et se nouent dans la famille multigénérationnelle d'aujourd'hui sera discutée pour éclairer la compréhension de cette diversité des manières de construire sa grand-parenté.